Le CTTJ est triste d’annoncer le décès, le 22 janvier 2021 en Belgique, de l’éminent juriste Jacques Vanderlinden. Illustre comparatiste et historien du droit, il avait choisi d’émigrer au Canada, en 1990, et ce, pour une vingtaine d’années, afin de poursuivre sa brillante carrière professorale à la Faculté de droit de l’Université de Moncton. C’est grâce à lui qu’est né, entre autres, le dictionnaire La common law de A à Z.
M. Vanderlinden a d’abord étudié la philosophie et les lettres, puis il a obtenu un doctorat en droit et est devenu agrégé de l’enseignement supérieur (droit comparé et histoire du droit). Il a été chercheur dans les disciplines de l’histoire du droit, des sources du droit et du droit comparé et il a écrit au-delà de 40 ouvrages et 200 articles. De plus, environ 25 ouvrages ont été publiés sous sa direction au cours des années. M. Vanderlinden était professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles et professeur associé à l’Université de Paris XII et il a été professeur visiteur aux universités de Boston, de la Caroline du Sud, d’Abidjan, de Paris I, de Bordeaux, de Kigali, d’Edinburgh, d’Addis Abeba et de Kinshasa ainsi qu’à la School of Oriental and African Studies de Londres.
Professeur sans frontières, il a présenté ses recherches devant ses collègues et les étudiants et les étudiantes à Harvard, Boston, Nanterre, Ohio, Paris, Pérouse, Poznan, Augsbourg, Helsinki, McGill, Uppsala, Varsovie, Moncton et Wroclaw. Il était membre de nombreuses sociétés savantes, et ses distinctions honorifiques sont exceptionnelles. Il était notamment Grand officier de l’Ordre de la Couronne, Grand officier de l’Ordre de Léopold et membre associé de l’Académie royale des sciences d’outre-mer de Belgique. Malgré son arrivée tardive en Acadie, le professeur Vanderlinden a immédiatement su se tailler une place dans sa communauté d’accueil. À titre de professeur, il a offert aux étudiantes et aux étudiants de la Faculté de droit une formation exceptionnelle dans les domaines de l’histoire du droit et du droit comparé. À titre de chercheur, il a entrepris des recherches sur l’Acadie qui nous permettent de mieux comprendre les premières communautés acadiennes, et ce, tout en encourageant ses collègues à poursuivre leurs projets de recherche. Il s’est également intéressé à la place des sociétés autochtones dans la société canadienne. Sa renommée internationale a également permis de mieux faire connaître la Faculté de droit et l’U de M dans le monde juridique francophone.